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DEBATunisie
7 février 2010

Ce n'est pas Ammar qui censure...

J'exprime ma vive solidarité envers le blogueur Tarek Kahlaoui nouveau membre du club des perturbateurs agréés par L'ATI (label de marque). Dans la censure de son blog, je ne vois rien d'arbitraire ni de gratuit contrairement à ce que certains pensent. Tarek est un intellectuel. Il était de fait dans le collimateur du régime. Il ne lui fallait pas plus qu'un petit pas de trop ( l'expression de sa solidarité envers les étudiants incarcérés) pour que Ammar le frappe de sa foudre mauve. Bien entendu, il est rassurant de voir les blogeurs se mobiliser pour un des leurs mais il ne faudrait pas que ça vire à un corporatisme de dentistes à deux balles. On aurait bien voulu voir autant d'énergie dans des causes aussi graves et révoltantes que l'emprisonnement  des journalistes T.Ben Brik, Z.Makhlouf et F. Boukadous ou celle des étudiants emprisonnés à cause de leurs actions syndicales.

Ne tournons plus autour du pot

J'invite les blogeurs anonymes à orienter plus explicitement leur rage contre le premier responsable de cette honteuse atteinte à notre liberté: Le Grand Mauve!
Chaque fois que vous être écœurés par une nouvelle censure, écrivez, dessinez, chantez, criez: "à bas le Grand Mauve!". Oubliez ce pauvre Ammar et concentrez vous sur l'origine du mal. Ça à l'air con mais ça vous fera du bien. En ce qui me concerne je me sens mieux depuis.
Vous verrez qu'avec cette thérapie, tout vous semblera couler de source. Vous embrasserez d'un seul regard à la fois la censure de Tarek, la peine de six mois contre Ben Brik, l'emprisonnement des étudiants syndiqués ou encore la fermeture d'une faculté privée. Vous ne vous perdrez plus dans des analyses complexes sur la mentalité tunisienne ni sur les humeurs de Ammar. Vous verrez d'un coup que l'explication principale de notre humiliation collective se résume aux caprices du Grand Mauve et de son obsessionnelle chasse à la critique et à tout ce qui menace son autorité.
Vous me direz à quoi ça nous avance de répéter ce que nous savons déjà. Pour moi, Écrire, crier, dessiner ou chanter sa fureur c'est la preuve physique, la matérialisation de notre ras-le-bol. Ce n'est encore pas de l'action, je le concède, mais c'est déjà un préalable nécessaire, une mise en condition psychologique favorable à l'émergence d'un véritable mouvement d'émancipation...

La critique rien que pour la critique

Nous ne voulons pas critiquer d'une manière constructive comme le souhaite le président. Pour cela il fallait déjà que nous fassions partie du chantier. Nous n'avons pas envie de rajouter une brique à un mur que les autorités ont dressé contre nous. Nous ne voulons pas collaborer à un quelconque projet sous la bannière du mauve. Nous nous inscrivons pleinement dans la rupture totale avec le régime et nous ne proposons RIEN tant que le système demeure tel qu'il est. Nous sommes pour la critique déconstructive, celle qui remet tout à plat pour commencer sur des bases saines...Nous nous opposons à l'opposition car même si celle-ci a de bonnes intentions, elle participe à l'illusion démocratique. Nous devons être des résistants et non des opposants. Pas de débat possible avec ceux qui nous refusent le débat. C'est limpide c'est clair, exprimez-le à votre manière  et vous vous sentirez mieux. vous aurez publiquement crevé l'abcès!

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Commentaires
1
j'ai remarqué qu'il est plus aisé pour bon nombre d'RCDistes d'exprimer un certain malaise vis à vis des politiques du gouvernement lorsqu'il s'agit de s'attaquer à notre big brother de 3ammar. <br /> <br /> Un RCDiste qui s'attaque directement a son chef et "guide suprême" de parti doit d'abord s'auto-mettre à l'écart et rejoindre le rang des marginalisés par le pouvoir en place, ce qui n'est pas du tout facile à admettre et à franchir. <br /> <br /> Alors il faut comprendre et reconnaitre que ce personnage virtuel (3ammar) nous rend un service énorme, si certains tunisiens RCDistes restent accroché à une espèce d'illusion qui idéalise le chef de cette secte mauviste, quelque part 3ammar nous permet tous d'être unis autour de la noble cause de la liberté d'expression comme il permet aux RCDistes de rejoindre le rang des âmes et têtes libres sans être obligés que quitter leurs tribu mauviste.<br /> <br /> Personnellement, je trouve ça crucial. La cause des libertés doit contenir tous les tunisiens les RCDistes y compris.
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P
-Z- je salue ta nouvelle consideration qui refuse le dialogue des sourds. Nous n'avons rien a faire ni a dire a ces gens au pouvoir qui ont tout rafle meme notre droit d'exprimer notre simple avis ou opinion.<br /> Aussi, je veux dire que le dernier discours de ben ali a son nouveau gouvernement est un cadeau empoisonne pour ses ministres qui vont endosser toutes les anciennes et nouvelles erreurs de leur gourou qui pense se blanchir pour sauver sa peau ( son bateau commence a couler ).
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_
Ton commentaire me donne envie de reprendre à 0 mon texte. <br /> Merci pour la pertinence de tes propos
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H
Je suis entièrement d'accord avec toi AntiRCD, nous sommes des dissidents, et d'ailleurs la définition est assez claire : "Qui est en dissidence, qui rompt avec une autorité établie." mais cela veut dire aussi que nous avons à moment donnée, approuvé l'autorité établie. Cela est juste aussi. Nous avons tous accueilli avec joie la déclaration du 7 Novembre, la promesse de jours meilleurs, la promesse de ne plus revivre une autocratie. Je viens de la relire, je me demande si elle pas interdite ???? <br /> <br /> "...<br /> L'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie, ni succession automatique à la tête de l'Etat desquelles le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse.<br /> ... " Cela ressemble maintenant à un discours d'un opposant! <br /> Alors, oui, je suis un dissident, je croyais à la révolution blanche, je croyais à ce coup d'état médical; maintenant je n'espère qu'une chose : un autre coup d'état peut importe sa couleur !
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A
Je crois que le mot exact pour qualifier notre refus du système qui prévaut actuellement en Tunisie avec toutes ses formes d’oppression et de repression doit être la dissidence. <br /> <br /> La dissidence se distingue de l’opposition politique ordinaire par son refus de se soumettre aux règles érigés par le pouvoir en place pour assurer la perpétuité de son occupation. La dissidence se distingue aussi de la résistance en ce qu’elle ne conduit pas inéluctablement à une confrontation comme toute résistance doit faire l’issue.<br /> L’objectif de toute dissidence est de démasquer le système injuste pour l’identifier aux seuls individus qui sont entrain d’en profiter. En général la dissidence parvient toujours par venir à bout des systèmes qu’elle cherche à dévoiler la réalité parce que le pouvoir dans ces systèmes est basé fondamentalement sur l’intérêt particulier qu’il procure à ceux qui le détiennent et non sur des objectifs politiques différents à ceux d’autre courants. Le système d’alliance qui le régit et qui maintient sa cohérence est un corporatisme d’exploitation d’un pays par un cercle réduit. c'est pourquoi en trouve souvent le véritable pouvoir détenu par ceux qui s'enrichissent du pouvoir et non par les politiciens qu'ils désignent pour les servir. La grande majorité de ses serviteurs ministres, juges et députés ne sont que des commis et leur attachement aux premiers n’est qu’a la mesure du profit dont ils tirent. Ils sont souvent les premiers à se rendre compte de la réalité du système comme de l’approche de sa fin.<br /> <br /> Quand on réussi à faire répandre la conscience de cette réalité du pouvoir comme il est entrain de se produire en Tunisie cela agit profondément dans la transformation de la conscience de la société toute entière et la sympathie en vers le système se transformes en scepticisme et le scepticisme se transforme en rejet. Le reste c’est le système lui-même qui le fournit à ses dissidents par ses actes de pillage, de favoritisme et ses réactions de répressions et d’intéressement par la carotte et du bâton. Un tel système quand il est découvert au point que tout le monde peut interpréter ses agissements est fatalement un système fini.<br /> <br /> C’est pourquoi il n’est pas difficile de comprendre pourquoi l’ennemi premier de ce système est la liberté d’expression et il continuera jusqu'à son dernier jour à l’interdire et à l’empêcher par la répression et la censure. <br /> <br /> Le secret du triomphe de toute dissidence est qu’un dissident quand il découvre la réalité du système ne peut plus en faire partie il n’a besoin ni d’encadrement ni de motivation pour répandre son mépris et son dégout à un système de pouvoir aussi pourri. Il devient militant malgré lui parce qu’il à compris qu’il ne recouvrira sa dégité et les attributs de sa citoyenneté que si ce système est détruit.
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